Correction du sujet : Bac S 1999 Inde (Juin 99)
Problème (11 points) Énoncé
Partie B : 1. 2. 3. a. 3. b. 3. c.
Ce sujet nécessite de connaître les points suivants
du cours :
Soit la fonction numérique f définie sur ]0 ; +¥[ par
Partie A : Recherche
graphique d’un extremum
L’observation de la courbe représentative
de la fonction f sur l’écran graphique d’une calculatrice donne à penser que f
admet un minimum sur l’intervalle [0,5 ; 2] .
On se propose d’en donner une valeur
approchée.
Observer ci-dessous la représentation
graphique de la fonction f ’ , dérivée de f, sur l’intervalle [0,5 ; 2].
Quels sont les éléments graphiques
concernant f ’ qui vont dans le sens de l’existence d’un minimum de f sur
[0,5 ; 2] ? (0,5 point)
À l’aide de ce graphique, donner un
encadrement d’amplitude 0,2 de l’abscisse de ce minimum. (0,25 point)
La courbe représentative f ’ sur l’intervalle [0,5 ;
2] nous montre que :
donc f étant dérivable sur [0,5 ; 2], décroissante
sur [0,5 ; a] puis croissante sur [a ; 2], on en déduit
l'existence d'un minimum pour f sur [0,5 ; 2].
A partir du graphique, nous pouvons écrire que :
1,5 < a < 1,7.
Partie B : Étude de la
fonction F
On considère la fonction h définie sur [0
; + ¥[ par h(x) = xex - 2ex
+ 2 .
1. Déterminer les variations de h (on
précisera h(0) mais la limite en +¥ n’est pas
demandée). (0,5 point)
La fonction h est dérivable sur [0 ; +¥[ en tant que somme de
fonctions dérivables sur [0 ; +¥[ .
Pour tout x réel de [0 ; +¥], on a :
h'(x) = ex + xex - 2ex
= xex - ex
= (x - 1) ex
Une exponentielle étant toujours positive, le signe
de h'(x) est le même que celui de x-1 ,
donc :
On en déduit le tableau de variations suivant pour
la fonction h :
2. Déterminer le signe de h(3/2) . (0,25 point)
En déduire qu’il existe un unique réel a
appartenant à l’intervalle [3/2 ;
2] tel que h(a) = 0 . (0,5 point)
En déduire le signe de h sur [0 ; + ¥[. (0,5 point)
On a
:
donc h(3/2) » 0,24 ,
donc h(3/2)
< 0 .
On a :
donc l’équation h(x) = 0 admet une unique
solution a sur [3/2 ; 2] .
D’après l’étude des variations de h et comme h(0) = 0 , on déduit le tableau de signe
suivant :
3. Étude de la fonction f
3. a. Calculer les limites de f aux
bornes de l’intervalle ]0 ; +¥[. (1 point)
Or
·
lim
x®+¥ ex/x2
= +¥ (croissances comparées)
·
lim
x®+¥ 1/x = 0
donc par les théorèmes algébriques
sur les limites de fonctions, on a :
lim x®+¥
f(x) = +¥ .
Or
·
lim
x®0+ (ex-1)/x = 1 (cf. cours)
·
lim
x®0+ 1/x = +¥
donc par les théorèmes
algébriques sur les limites de fonctions, on a :
lim x®0+ f(x) = +¥ .
3. b. Montrer que, pour tout nombre x
strictement positif : (0,5 point)
En déduire le sens de variation de f et
dresser son tableau de variation. (1 point)
Pour calculer la dérivée de f , on va utiliser la
formule f ’ = (u/v)’ = (u’v-uv’)/v2 , avec :
Pour tout x > 0 , on a donc :
On constate que, pour tout x > 0 , f '(x) = h(x) / x3 ,
et comme x3 > 0 sur ]0 ; +¥[ , f ’(x) est du signe de
h(x) sur ]0 ; +¥[ .
donc :
On déduit de ce résultat le tableau de variation de
la fonction f :
3. c. Montrer que f(a) = -1/[a(a-2)] et en déduire le signe de f(a).
(0,5 point ; 0,5 point)
On a :
f '(a) = 0 ó h(a) = 0 (avec a
différent de 0 !!)
ó aea
- 2ea + 2 = 0
ó ea
= -2/(a-2) (car a est différent de 2
puisque 0 < a < 2 )
donc :
Comme 0 <
a < 2 , on a f(a) > 0 .
Partie C : Recherche d’un
encadrement de la valeur a
1. Démontrer que, sur [0 ; + ¥[, l’équation
h(x) = 0 équivaut à
2(1 - e-x) = x. (0,5 point)
Sur [0 ; +¥[ , on a :
h(x) = 0 ó xex - 2ex + 2 = 0
ó xex
= 2(ex - 1)
ó x
= 2(ex - 1)/ex
(car une exponentielle n'est jamais nulle !)
ó x = 2e-x(ex - 1)
ó x = 2(1 - e-x)
2. Soit la fonction g définie sur [0 ; +¥[ par g(x) =
2(1-e-x) . On pose I = [3/2
; 2] .
Montrer que, pour tout x de l’intervalle
I , |g'(x)| £ 1/2 . (0,5 point)
La fonction exponentielle étant dérivable et non
nulle pour tout x réel, g est dérivable pour tout x de I, d'après les théorèmes
de dérivations de fonctions composées.
Pour tout x de I, on a g'(x) = 2e- x .
On a :
3/2 £ x £ 2 ó -2 £ -x £ -3/2 (l'inégalité change de sens car on a
multiplié par -1 qui est un nombre négatif)
ó e-2
£ e-x £ e-3/2 (l'inégalité ne change pas de sens car la fonction
exponentielle est strictement croissante sur R)
ó 0
< e-2 £ e-x £ e-3/2 (car une exponentielle est toujours strictement positive)
ó 0
< 2e-x £ 2e-3/2 (l'inégalité ne change pas de sens car 2
est strictement positif)
Par la calculatrice, on a que 2e-3/2 » 0,45 ,
donc 2e-3/2 < 1/2 ,
d'où 3/2 £ x £ 2 ó 0 <
2e-x < 1/2
donc, pour tout x de I, on a |g'(x)| £ 1/2 .
3. Soit la suite (xn)n
> 1 définie pour tout entier n ³ 1 par :
On admet que, pour tout entier n
supérieur ou égal à 1, xn appartient à I.
3. a. Démontrer que, pour tout entier n
supérieur ou égal à 1 : (1 point)
En déduire que la suite (xn)
converge vers a. (0,5 point)
On sait que :
donc, par l'inégalité des accroissements finis, on a
:
pour tout y et z de I ,
|g(y) - g(z)| £ (1/2) |y - z|
Comme
on peut poser y = xn et z = a, puis
appliquer l'inégalité précédente, on obtient alors :
pour tout entier n ³ 1 , |g(xn) -
g(a)| £ (1/2) | xn - a|
Or
on a :
Or par la question B. 3. c. , on a montré
que ea = -2/(a-2) ,
d'où e-a = -(a-2)/2 = 1 -
(a/2)
donc g(a) =
a ,
et on obtient :
Montrons maintenant par récurrence que pour tout
entier naturel n ³ 1 , on a : |xn - a| £ 1/2n :
Or, comme a appartient à I,
on a :
3/2 £ a £ 2 ó -2 £ -a £ -3/2
(l'inégalité change de sens car on multiplie par -1 qui est négatif)
ó (3/2) - 2 £ (3/2) - a £ (3/2) - (3/2)
ó -1/2 £ (3/2) - a £ 0
ó |3/2 - a| £ 1/2
donc on a bien : |x1 - a| £ 1/2 et la propriété est bien vraie pour n=1.
On a :
·
par
hypothèse de récurrence, |xn
- a| £ 1/2n
·
pour
tout entier naturel n³1, |xn+1 - a| £ (1/2) |xn - a|
donc : | xn+1 -
a| £ (1/2).(1/2n)
d'où, pour tout entier naturel n³1, |xn+1
- a| £ 1/2n+1
donc, par récurrence, on a
bien montré que : pour tout entier
naturel n ³ 1 , |xn - a| £ 1/2n .
Or
lim n®+¥ 1/2n = 0 ,
donc lim n®+¥ |xn
- a| = 0 ,
et on déduit de ce résultat que la suite (xn)
converge vers a .
3. b. Déterminer un entier p tel que xp
soit une valeur approchée à 10-3 près du nombre réel a . (0,5 point)
Donner une valeur approchée de xp
avec trois décimales. (0,5 point)
Un entier p tel que xp soit une valeur
approchée à 10-3 près du nombre réel a vérifie 1/2p £ 10-3 et on a :
1/2 p £ 10-3 ó 2p ³ 103
On a 29
= 512 et 210 = 1024 ,
donc p=10 est l'entier p tel que xp soit une
valeur approchée à 10-3 près du nombre réel a ,
donc x10 est une valeur approchée à 10-3
près du nombre réel a,
On a, à 10-3 près, x10 = 1,594
.
Partie D : Quelques
propriétés d’une primitive de f
On appelle F la primitive de f sur ]0 ; +¥[ qui s’annule en 1. Ainsi l’on a, pour tout réel x de ]0 ; + ¥[
1. Étudier le sens de variation de F sur
]0 ; + ¥[. (0,5 point)
F , primitive de f sur ]0 ; +¥[ , est dérivable pour tout
réel x de ]0 ; +¥[, et on a F¢(x) = f(x) .
Or, d'après les résultats de la question B. 3.
, comme f(a) > 0, f est strictement
positive sur ]0 ; +¥[ ,
donc la fonction F est strictement croissante sur ]0
; +¥[ .
2. Démontrer que, pour tout x supérieur
ou égal à 2 : (0,5 point)
Par comparaison de limites, et en
utilisant la relation de Chasles, en déduire
lim x®+¥ F(x) . (0,5
point)
f est strictement croissante sur l’intervalle [2 ; +¥[,
donc pour tout réel t tel que t ³ 2 , on a
f(2) £ f(t) .
On a donc pour tout x ³ 2 :
Calcul de la limite de F(x) en +¥ :
Pour tout x>0 , on a :
Or on a montré que, pour tout x ³ 2 , on a :
donc, pour tout x ³ 2 , on a :
Or
on a :
On obtient alors :
F(x) ³ F(2)
+ f(2) (x-2)
Or,
comme f(2)>0 , on a lim x®+¥ f(2)(x-2) = +¥ ,
donc, d'après les théorèmes de comparaison de
limites de fonctions, on obtient :
lim x®+¥ F(x) = +¥ .